LES
QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES
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Vous
retrouvez sur le site de la NOAA
les questions fréquemment posées (F.A.Q en anglais) sur
les ouragans, typhons et cyclones tropicaux
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Qu'est
ce qu'un ouragan type "îles du Cap Vert ?
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Ce
sont des ouragans qui se développent
sur le bassin Atlantique à proximité
des îles du Cap Vert
(- de 1000 km) et qui deviennent
des ouragans avant d'atteindre les Caraibes
Leur nombre varie de 0 à 5 par an avec une
moyenne de 2 et il se forme en aôut & en
septembre
et en de quelques rares occasions (comme en 1995)
fin juillet ou début octobre
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Qu'est
ce que les ondes d'est ?
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Des
perturbations de basses couches
de la troposphère connues sous le nom
de "Ondes d'est africaines"
dont leur origine est le nord
du continent africain, qui se déplacent
vers l'ouest et qui servent
souvent
d'amorce de circulation cyclonique pour un
grand nombre de dépressions tropicales sur
l'Atlantique Nord
Ces ondes commencent à apparaitre en avril/mai
et finissent vers octobre/novembre
et ont une durée de vie de 3/4 jours
Il y a à peu près 60
ondes chaque année, mais il n'y a aucune
relation entre le nombre d'onde par an
et l'activité cyclonique globale du bassin
Atlantique Nord
Pour l'instant on ne connait pas la raison pour laquelle
les ondes changent d'année en année
en intensité
et en localisation et comment cela peut-il être
relié à l'activité cyclonique
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Qu'est
ce qu'un CDO ?
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C'est
la couverture nuageuse centrale
dense : c'est le bouclier de cirrus qui résulte
de la présence de nuages orageux dans le mur
de l'oeil d'un cyclone
Avant que la dépression n'atteigne le stade
de cyclone, le CDO est représenté par
une couverture uniforme de nuages froids et denses
sans oeil apparant
La présence d'un CDO presque circulaire et
bien uniforme indique la présence d'un environnement
favorable de faible cissaillement vertical du vent
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Qu'est
ce qu'un TUTT ?
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C'est
un Tropical Upper Tropospheric
Trough soit un Thalweg
Tropical en Haute Troposphère (200mb)
Ces dépressions de TUTT sont plus connues dans
l'hémisphère ouest sous l'appellation
"dépression froide
d'altitude"
Les TUTT sont importants pour
la prévision systèmes cycloniques
car ils peuvent amener de forts cissaillements verticaux
du vent nuisibles au bon développement d'un
système tropical
Cependant il est admis que la présence d'un
TUTT à proximité d'une perturbation
tropicale peut dans certains cas
être favorable au processus de formation des
cyclones et à leur intensification dans la
mesure
où il force l'ascendance près du centre
de la dépression et il accelère le flux
sortant en haute troposphère
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Qu'est
ce qu'un MOAT ?
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Le
terme moat
correspond
à la région située
entre le mur de l'oeil et les bandes nuageuses,
comme un second mur de bandes nuageuses
Le "moat" est une région relativement
légère en pluie situé
entre le mur de l'oeil et les bandes nuageuses (ici
en bleu)
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Qu'est
ce que le SAL ?
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Le
Saharan Air Layer (SAL)
est une masse d'air sec qui
se forme au dessus du Sahara
durant la fin du printemps et qui se déplace
sur l'Océan Atlantique tropical
Le SAL s'étend généralement jusqu'à
1500-6000m dans l'atmosphère
et est associé à de l'air sec et de
forts vent
Le SAL a montré son influence
négative sur l'intensification des ouragans
Son air sec peut affaiblir l'ouragan en inhibant l'évaporation
pendant que ces forts vents peuvent accroitre le cissaillement
vertical du vent
dans et aux alentours du sytème
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Les
« gros » cyclones ne sont-ils pas aussi les plus intenses
?
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Non, il n'y a qu'une très petite
corrélation
entre l'intensité
mesurée par la force des
vents moyens ou la pression au centre et
la dimension mesurée par le rayon des vents de 30
kt ou le rayon de la dernière isobare fermée
L'ouragan ANDREW, qui est un bon exemple d' ouragan très
intense avec 922 hPa de pression au centre et 125 knots
de vents moyens quand il a touché la Floride,
était aussi de taille relativement petite, les vents de
plus de 15 m/s n'étaient observés que dans un rayon de 150
km autour du centre
Weatherford et Gray (1988) ont aussi montré que les changements
d'intensité et de dimension sont indépendants l'un de l'autre
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Est-ce
qu'il y a déjà eu des essais ou des expériences pour réduire
la force d'un ouragan ?
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Le
gouvernement des Etats-Unis a autrefois soutenu un projet
de recherche sur les méthodes pour modifier les ouragans,
appelée Projet STORMFURY
Pendant quelques décennies, la NOAA et ses prédécesseurs
ont tenté d'affaiblir des ouragans en lâchant de l'iodure
d'argent,
une substance qui sert de véritable noyau de congélation,
dans les bandes pluvieuses des tempêtes
Pendant les années qu'a duré STORMFURY,
les scientifiques ont ensemencé les nuages des ouragans
ESTHER (1961), BEULAH (1963), DEBBIE (1969) et GINGER (1971)
Les expériences se sont déroulées en plein Atlantique, loin
des terres
L'ensemencement de STORMFURY ciblait les nuages convectifs
situés juste à l'extérieur du mur de l'oeil de l'ouragan
afin d'essayer de former un nouvel anneau de nuages qui,
on l'espérait, allait entreren compétition avec la circulation
naturelle de la tempête et affaiblir cette dernière
L'idée était que l'iodure d'argent allait augmenter les
orages d'une bande pluvieuse en provoquant la congélation
d'une eau surfondue, et ainsi libérer la chaleur latente
de fusion et aider la bande pluvieuse à se développer aux
dépens du mur de l'oeil.
Avec une convergence affaiblie vers le mur de l'oeil, les
vents forts du centre s'affaibliraient également un peu
Pour que l'ensemencement des nuages soit efficace, les nuages
doivent contenir suffisamment d'eau surfondue,
de l'eau qui est restée liquide à une température inférieure
au point de congélation, soit 0°C.
Idée intéressante, mais qui, en fin de compte, présentait
un grave défaut.
Les observations effectuées dans les années 1980 ont montré
que la plupart des ouragans ne contiennent pas suffisamment
d'eau surfondue pour que l'ensemencement STORMFURY fonctionne
:
la force ascensionnelle est relativement faible dans la
convection des ouragans et les courants ascendants proportionnellement
limités par rapport à ce qu'on peut observer
dans les super-cellules ou les multicellules continentales
des moyennes latitudes
De plus, il a été découvert que les ouragans qui n'avaient
pas été ensemencés formaient des mur de l'oeil extérieurs
de façon naturelle,
exactement comme l'auraient fait ceux qui ont été ensemencés,
selon les scientifiques de STORMFURY
Ce phénomène rend quasiment impossible la différentiation
entre les (éventuels) effets de l'ensemencement et les changements
naturels
Les réductions de l'intensité constatées lors du peu d'ensemencements
réalisés étaient sans nul doute dues à ce qu'on appelle
aujourd'hui les « cycles de murs de l'oil concentriques
»
Ainsi, la nature accomplit ce que la NOAA avait espéré réaliser
artificiellement. Pas étonnant qu'on ait considéré les premières
et rares expériences comme des succès
Les résultats des expériences d'ensemencement
ayant été aussi peu probants, STORMFURY a été abandonné
Un comité spécial de la National Académie os Sciences (académie
nationale des sciences) a conclu qu'une meilleure compréhension
des phénomènes physiques se produisant
au sein des ouragans était nécessaire avant de poursuivre
toute expérience de modification
A l'heure actuelle, l'objectif principal de la Hurricane
Research Division (division de recherche sur les ouragans)
de la NOAA est de mieux comprendre la physique des ouragans
et d'en améliorer la prévision
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Pourquoi
n'essaye-t-on pas de détruire les cyclones tropicaux ?
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De
nombreuses techniques ont été prises
en considération au cours des année
pour modifier les ouragans
:
- ensemencer les nuages avec de la glace sèche ou de l'iodure
d'argent, refroidir l'océan avec des matériaux cryogéniques
ou des icebergs,
- modifier l'équilibre radiatif à proximité de l'ouragan
en absorbant le rayonnement solaire avec du noir de charbon,
- faire exploser les ouragans avec des bombes à hydrogène,
éloigner la tempête des terres avec des ventilateurs géants
Aussi bien pensées qu'aient été certaines de ces propositions,
elles partagent toutes le même défaut
:
elles ne prennent pas en compte la
taille et la puissance des cyclones tropicaux
Par exemple, quand l'ouragan ANDREW a frappé le sud de la
Floride en 1992, l'oeil et le mur de l'oeil ont détruit
un andain large de 32 km
L'énergie calorifique libérée autour de l'oeil correspondait
à 5 000 fois la production électrique et calorifique de
la centrale nucléaire de Turkey Point au-dessus de laquelle
l'oeil est passé
L'énergie cinétique du vent était en permanence équivalente
à celle libérée par une ogive nucléaire
Peut-être que, si un jour les hommes et les femmes sont
capables de se déplacer vers les étoiles à la vitesse de
la lumière, on aura alors suffisamment d'énergie pour intervenir
dans la dynamique des ouragans par la force
Les êtres humains ont l'habitude d'avoir affaire à des systèmes
biologiques chimiquement complexes ou à des systèmes mécaniques
artificiels
qui renferment une petite quantité d'énergie de haute qualité
Les ouragans possédant une structure chimique simple, air
et vapeur d'eau, l'utilisation de catalyseurs est peu prometteuse
L'énergie de la dynamique atmosphérique est avant tout une
énergie calorifique de basse qualité, mais en quantité énorme
à l'échelle humaine
Attaquer les ondes ou les dépressions tropicales faibles
avant qu'elles n'aient une chance de se transformer en ouragan
n'est pas plus prometteur
Il s'en forme à peu près 80 par an dans le bassin Atlantique,
mais seulement 5 en moyenne deviennent ouragans
Il n'y a aucun moyen de savoir par avance lesquelles se
développeront
Si l'énergie libérée dans une perturbation tropicale n'était
que de 10% de celle d'un ouragan, ça reste beaucoup d'énergie,
et la police des ouragans devrait baisser l'intensité
de toutes les lumières du monde plusieurs fois dans l'année
Peut-être qu'un jour, quelqu'un trouvera une solution pour
affaiblir artificiellement les ouragans. Cette idée fait
rêver. Ne serait-ce pas merveilleux ?
Peut-être que la meilleure solution
serait de ne pas essayer de changer la structure ou de détruire
les cyclones tropicaux, mais d'apprendre à coexister au
mieux avec eux
Depuis que nous savons que les régions côtières sont vulnérables
aux tempêtes, nous devons appliquer des normes de construction
pour avoir des maisons qui résistent mieux aux cyclones
Les gens qui choisissent d'habiter dans ces zones doivent
s'attendre à payer une assurance cyclonique onéreuse, pas
exorbitante, mais qui reflète le risque de vivre dans une
région vulnérable
De plus, il faut continuer à éduquer la population pour
que les gens aient une bonne capacité de réaction
On peut également sauver énormément de vies en aidant les
pays les plus pauvres dans leurs efforts pour se défendre
Enfin, nous devons poursuivre nos efforts pour mieux comprendre
et observer les ouragans de façon à prévoir leur développement,
leur intensification et leur trajectoire de façon plus précise
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Durant
un ouragan devons-nous laisser fermées les portes
et fenêtres situés du côté de
la tempête et ouvertes les portes et fenêtres
du côté opposé ?
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Non,
toutes les portes et fenêtres doivent
être fermées durant le passage d'un système
cyclonique
La différence de pression
entre une habitation et un système cyclonique n'est
pas assez conséquente pour causer une implosion de
la maison car en fait aucune maison n'est totalement étanche
En fait il faut laisser fermer toutes les fenêtres
ou portes afin d'empêcher tous les objets "volants"
d'entrer et de causer de sérieux dégats à
l'intérieur de la maison
Ainsi la protection de toutes les ouvertures par des panneaux
en bois ou autres est indispensable
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Pourquoi
les vents dans un cyclone tournent-ils dans le sens des
aiguilles d'une montre sans l'hémisphère Sud
et dans le sens inverse dans l'hémisphère
Nord ?
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La
rotation de la Terre induit une force appelé force
de Coriolis qui dévie les vents
vers la droite dans l'hémisphère nord et gauche
dans l'hémisphère Sud
Donc quand une zone de basse pression
commence à se former au nord de l'équateur
les vents en surface convergent vers le centre de cette
zone pour essayer de la combler,
ils sont déviés vers la droite et la rotation
dans le sens inverse des aiguilles d'une montre est initialisée
Le contraire se produit au sud de l'équateur
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Est-
ce que l'arrivée d'un système tropical sur
terre provoque sa mort ?
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Lorsqu'il
arrive sur la terre il y a une augmentation des forces de
frottement ce qui contribue à la diminution des vents
moyens mais augmente l'intensité des rafales
Les vents moyens sont réduits à cause de
l'effet de freinage produit par la plus grande rugosité
de la terre alors que l'océan est relativement lisse
Les rafales sont plus forte et donne des vents plus rapides
à la surface pendant un court laps de temps (quelque
seconde)
Cependant quelques heures après qu'un cyclone ait
abordé la terre il commence
à s'affaiblir rapidement non pas à cause du
frottement mais parce que l'océan ne lui fournit
plus humidité et chaleur
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Combien
y-a-t-il déclairs dans un cyclone ?
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Etonnamment,
il n’y a que peu d'éclairs au cœur
de la partie centrale du cyclone (dans un rayon de
100 km)
Il se produit seulement une douzaine,
voire moins, d'impacts au sol par heure au voisinage du
mur de l'œil alors qu'on peut compter plus de 1 000 éclairs
par heure pendant plusieurs heures
au sein des cellules convectives continentales des latitudes
moyennes
On a compté moins de dix éclairs par heure dans le mur de
l'œil du cyclone ANDREW entre le moment où il était sur
les Bahamas et le moment où il s'est retrouvé sur la Louisiane
avec de longues périodes où il n’y a eu aucun éclair du
tout
Cependant, les éclairs peuvent être
plus fréquents à la périphérie du cyclone (au delà
de 100 km environ) avec une centaine
d'éclairs par heure
Le faible nombre d’éclairs à l’intérieur du mur de l'œil
est dû à la relative faiblesse de la convection qui y règne
Du fait du manque de réchauffement par la base et de la
nature "cœur chaud" des cyclones tropicaux, il y a moins
de poussée pour favoriser les courants ascendants
Les courants ascendants plus faibles manquent d'eau surfondue
(c’est à dire de l’eau à l’état liquide en dessous de 0°C)
qui génère les charges électriques par frottement avec les
cristaux de glace
Les éclairs plus fréquents rencontrés à l'extérieur du cœur
du cyclone proviennent de la convection plus classique des
bandes nuageuses nourricières
L'une des perspectives encourageantes
issue d'études récentes sur les éclairs est que la variabilité
du nombre d’éclairs au cœur des cyclones tropicaux pourrait
se révéler une donnée utile
pour prévoir l’intensification du système (bien que ce nombre
soit généralement assez faible)
Black (1975) a suggéré que les explosions de la convection
centrale, qui s'accompagnent d'une augmentation de l'activité
électrique,
pourraient indiquer que la dépression ne va pas tarder à
entrer dans une phase d'intensification
Les analyses des cyclones DIANA (1984), FLORENCE (1988)
et ANDREW (1992) ainsi que d’une tempête non dénommée de
1987 montrent que c’est souvent le cas
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